Libertad

"Un voyage se passe de motifs.Il ne tarde pas à prouver qu'il suffit à lui-même.On croit qu'on va faire un voyage ,mais bientôt c'est le voyage qui vous fait ,ou vous défait" de Nicolas bouvier

vendredi 10 juin 2011

San Rafael- La pampa- Du côté de l'atlantique-remontée vers BA- BA et Tigre - Chutes d'Iguazu y Misiones

 SAN RAFAEL
Nous traversons pour la dernière fois la frontière entre le Chili et l’Argentine. La douane chilienne, d’habitude très tatillonne, nous laisse passer sans rien nous substituer avec en supplément de nombreux sourires.

On se rend sans tarder dans la ville argentine de San Rafael (150 000 habitants) au pied de la cordillère. Ce lieu est pour nous un concentré d’Argentine.

Elle est composée d’artères perpendiculaires formant des carrés de 100 m de côté (mas o menos) appelés « cuadras ». L’argentin te signalera par exemple que : la boulangerie est à 3 cuadras y média dans la rue Bolivar…

Le sens de circulation est alterné d’une rue à l’autre, ce qui permet d’éviter de mettre des ronds-points ou des feux partout. La courte histoire de l‘Argentine explique le peu de diversité architecturale rencontré dans la plupart des villes. Elles deviennent intéressantes si on les observe à travers les Argentins.


San Rafael est une ville lente. On prend le temps dans les loisirs et au travail
Le commerce de proximité est une vraie réalité. On achète chez un spécialiste et non chez un généraliste (grande surface). Tout objet usé ou cassé n’est pas remplacé ou jeté mais réparé chez un professionnel (mas o menos).




Des centaines de micro commerces comme celui-ci jalonnent les rues des villes ou villages d’Argentine.






Des épiceries ambulantes s’arrêtent tous les 100 m devant immeuble, maison ou place de quartier.






En mécanique, chaque élément d’un véhicule possède son spécialiste (mas o menos !!!)
Ce qui génère de nombreux petits métiers: Goméria (pneus), freins, batteries.....

                                            



Petite pensée philosophique : Pourquoi changer ma voiture qui fonctionne ?





Il existe un service de transport de personnes , le REMIS. Des personnes proposent leur voiture et un peu de leur temps pour jouer les taxis (trop chers) à des prix très raisonnables. Ce service s’apparente à du système D institutionnalisé. Un service de transport de marchandises d’une rue à une autre est proposé: le flet






Mon frère est spécialiste du pneu, moi c’est les meubles en pin !






 
 
 Il existe des petits commerces dont la fonction principale est de remplir les bouteilles de gaz.








 Il existe des spécialistes de tout : du balai et du détergent ménager par exemple.




Tous ces petits commerces entraînent au-delà du service, un lien social très fort entre les habitants. Ils deviennent un lieu de rencontre entre voisins.. Le caractère mercantile disparaît pour laisser place à la communication. Il faut juste avoir un peu de temps…
Cette société de services existait en France il y a 40 ans. Les Argentins ne sont pas « en retard » , ils donnent juste l’impression de s’être arrêtés à temps.



La prise de maté (thé vert) dans la bombilla que l’on passe de bouche en bouche n’est-elle pas un symbole de maîtrise du temps présent et de convivialité ?




 Les normes existent mais ne sont pas multipliées. Elles sont également souvent transgressées. Ils vivent avec une certaine notion du risque (comme tous les peuples d’Amérique du sud que nous avons rencontrés). Ils ne tentent pas de tout légiférer (sécuriser) pour faire croire qu’une société sans risques est possible.On aime bien la petite phrase de Benjamin Franklin :

« Toute société qui est prête à sacrifier un peu de liberté contre un peu de sécurité ne mérite ni l’une, ni l’autre et finit par perdre les deux » .





 LA PAMPA (Province d'Argentine)






De San Rafael, pour se rendre côté atlantique, il faut traverser la Pampa.




 Les routes deviennent rectilignes. Elles sont bordées de fils barbelés délimitant de gigantesques espaces privés où paissent quelques troupeaux.







 Les arbres ont disparu et avec eux tout point de repère. Seuls germent en bord de route, des pneus éclatés, semés par quelques camions trop pressés.











 A 110 km/heure, la camioneta semble immobile. La prochaine station service est à 300 km. On ne peut s’arrêter au prochain croisement car il n’y en a pas. Impossible de sortir de la route, de s’évader. Pour pique-niquer, on s’arrête à un point quelconque de la route le long d’une barrière.








 Sur la route, la seule occupation , reste l’observation des éoliennes à l’horizon. Elles tournent, pompant l’eau souterraine dans les abreuvoirs.







Hacienda "l'espérance"


Des gens vivent ici : des gauchos (cow-boy argentins), des communautés indiennes parquées, des ouvriers et des grands propriétaires terriens. Ils semblent tous prisonniers de la pampa.

Notre traversée de la pampa durera 4 jours. Souvenirs fantasmagoriques.



Baie de Puerto Madryn



 DU COTE DE L’ATLANTIQUE





                    


Las Grutas

Las Grutas ressemblerait presque à une petite station balnéaire hors saison du Côté de la Vendée ou de la Bretagne, si ce n’est le passage régulier, devant nos yeux ébahis, de petits dauphins noirs et blancs appelés « toninas ».






Ces petits cétacés d’1m 50 ont refusé catégoriquement de faire la pause. Inadmissible !!!





 Pueto Madryn (Nord Patagonie)

Cette station et la péninsule de Valdes sont mondialement connues pour accueillir des centaines de baleines de juillet à février. Autant dire que la famille Robert a très bien choisi sa période d’observation en ce joli mois …de mai.



Plage del Doradillo


Nous sommes cependant récompensés de notre audace. Quatre baleines viennent d’arriver sur la superbe plage del Doradillo. Le spectacle est grandiose et dès le premier jour nous pouvons prendre des photos.






Pour obtenir ces deux photos, nous avons supprimé 113 photos de gros plans flous sur l'océan.










C'est la tête de la même baleine (ballena franca austral).









La surprise d’en voir et la beauté du tableau, nous rendent complètement addicts . On passe nos journées à scruter la mer afin de les observer .
                                               
Plus au sud (200 km de Puerto Madryn)

Quelques bivouacs et visites nous permettent de rentrer en Patagonie côté Argentine pour observer de nombreux animaux.







 Le lièvre d’Afrique se trimbale avec un marcel, celui de Patagonie avec un petit manteau de fourrure sur le dos : c’est quand même bien fait la nature !!!








Rencontre insolite entre un pingouin de Magellan et un tatou grillant lamentablement la priorité à droite.










Un tatoo :  Bestiole d'un autre temps sorti tout droit de "Jurassic Park"





Un pingouin de Magellan en petite forme, il ne se sentait pas le courage de parcourir 6000 km jusqu’au Brésil avec ses copains (ils étaient 1 million au mois de mars !)







Les guanacos et les petites autruches (nandus) ont une faculté d’adaptation très impressionnante. On peut les retrouver à 4500 m côté bolivien ou chilien et à 2 m au dessus de la mer côté argentin.







  















 REMONTEE SUR BUENOS AIRES






Notre remontée en trois jours est axée sur la thématique de la police. Elle nous déloge deux fois de notre camp de bivouac avec les gros moyens : véhicules blindés, armes et projecteurs en pleine face. Après quelques vérifications d’usage, ils nous escortent jusqu’à une station service pour …notre sécurité.

Notre retour coïncide exactement avec « le match de foot qui paralyse le pays » dixit el Diaro (journal national) : La Boca - River Plate. Los negros (les gens d’en bas) supportent le quartier populaire de la Boca. La bourgeoisie de la capitale fédérale est tournée vers River plate. Deux jours avant (et après) , chaque argentin rencontré (c’est-à-dire beaucoup) nous parle de ce match: une vraie folie, inimaginable en France….Il faut en général prendre parti tout de suite. Nous nous sommes mués en supporters des deux camps suivant notre interlocuteur. A un contrôle de police sur la route, le lendemain du match, voici notre dialogue avec le policier (rien n’est inventé ou exagéré, nous l’avons écrit juste après notre arrestation).

Policier: Bonjour, police nationale, les papiers du véhicule SVP

En attendant que l’on cherche les papiers, il poursuit: D’où venez-vous ?

Eric: de France

P : Est-ce que l’Argentine vous plaît ?

E: Oui beaucoup

P : Permis de conduire SVP. Vous avez vu le match hier soir ? Je suis un fanatique de la Boca. Les papiers d’assurance SVP. Quelle équipe supportez vous en France ? (Il faut savoir qu’un argentin normalement constitué supporte une équipe, le policier pense que c’est la même chose en France . On connait un argentin dont on taira le nom qui n’aime pas le foot mais qui supporte une équipe juste pour survivre autour d’un barbecue entre copains)

E: Les girondins de Bordeaux

P: Ah Bordox (toutes les lettres sont prononcées) Y a t-il un joueur argentin dans l’équipe ? Passeport SVP.

E: Oui Cavenhagi !!!!

P: Ah oui je le connais . Très bon joueur ! J’espère que je ne vous ai pas dérangé .
Bonne route et suerte (chance) !

E: Muchas gracias y Viva la Boca  (là , c’est mon petit côté fayot!)

Morale de la petite histoire : Il est très important d'avoir une culture footballistique en Argentine pour passer les barrages de police sans trop de problèmes.


BUENOS AIRES ET TIGRE

Pour régler le retour de la camioneta en bateau, on loge dans le camping «  l’hirondelle » à Tigre (ville dans le delta du fleuve La Plata à 30 km au nord de la capitale). Lieu vraiment chouette malgré le temps un peu humide. On y rejoint Claude et Elisabeth, nos amis retraités voyageurs, qui vont accompagner notre véhicule (et le leur ) dans le cargo « Grande America » (tout un programme). Elisa chouchoute et s’occupe des petits bouts avec beaucoup d‘idées et de tendresse. Mario et Nina sont aux anges. Ce sont des personnes d'une grande générosité que nous apprécions beaucoup.




On y rencontre aussi tout plein d'autres voyageurs longue durée en attente de cargos. Jean-Paul et Gilberte et la petite famille Gesegnet, tous du Cantal .








Ensemble , on occupe le temps en variant les activités : balades en bateau dans le delta, visite de Buenos Aires, grillades, fête foraine ……

                           
Notre cargo ayant pris beaucoup de retard, la camioneta étant en très petite forme (embrayage mort) , on décide de prendre un bus de nuit pour …..


LES CHUTES D' IGUAZU Y MISIONES

On effectue un petit 16 heures de bus de nuit (temps de trajet très raisonnable en Argentine) pour quitter l’ambiance humide du delta et se retrouver dans la forêt tropicale au nord-est de l’Argentine , à deux pas du Brésil et du Paraguay. Nous sommes dans la région de Misiones , lieu de prédilection des Jésuites espagnols au XVIIème siècle.



Puerto Iguazu et les chutes








 Nous sommes aux portes de cascades parmi les plus hautes au monde : Les chutes d’Iguazu, lieu très touristique mais complètement dingue !!! Une journée de randonnée pour faire le tour des différents points de vue sur les chutes d’eau d’une violence inouïe, et le tout dans un cadre tropical magique : les enfants en ont rêvé la nuit suivante.







                                   

Le coati est l'emblème du parc avec le toucan : animal non domestiqué, mais gourmand de nature.

De plus, Puerto Iguazu fut, pour nous, un lieu de rencontres très agréable, mais fatigant (soirées arrosées et tardives) : Bon périple à Steve, Gaëlle, Valérie et Pierre !





San Ignacio

Dans ce village Guarani (indigènes de la forêt), la terre rouge contraste avec le vert éclatant des arbres tropicaux.
Il est connu pour sa ‘Reduccion’ : ‘San Ignacio Mini‘. C’est un village communautaire construit par les Jésuites où vivaient deux communautés : les Jésuites espagnols et les indigènes Guarani.




‘Reduccion’ veut dire ‘conversion’ en castillan. Ce faux ami nous plaît beaucoup car le but de ces lieux était quand même l’évangélisation de ces « sauvages ». Cependant l’organisation de ce village, paraissait avant-gardiste pour l’époque puisque chaque famille avait un lopin de terre, pouvait accéder au conseil communautaire et les Guaranis avaient un statut « d’homme libre ».
La stratégie des Jésuites pour propager le catholicisme fut simple: maintenir quelques traditions et coutumes indigènes, apprendre leur langue et utiliser l’art comme moyen d’évangélisation.


Dans les missions, les Guaranis étaient réduits à croire en Dieu pour ne pas être réduits en esclavage.


HASTA LUEGO CAMIONETA


Nous quittons notre camioneta. Elle part en croisière sur l'océan Atlantique avec Claude et Elisa. Elle sera récupérée au Havre par Jacques et Eliette (les parents de Vanessa).Elle est donc assurément entre de bonnes mains.
Son ombre voyagera encore avec nous jusqu’en Colombie. Muchas gracias compagnon de route pour nous avoir donné un supplément de liberté .







C’est les grandes vacances !!!. L’école est finie mais l'Aventure continue, en avion (si le volcan chilien Peyehue (post : chile sud) cesse d'envoyer ses cendres dans l'espace aérien argentin), puis en sacs à dos. Cap sur la Colombie...pour nos grandes vacances d'été.
Des nouvelles dans le prochain post "Colombia I"

dimanche 15 mai 2011

San Pedro de Atacama-Vuelta en Bolivia-Guanaqueros-Valparaiso




Les Chauchard viennent de fouler le sol chilien. Eux à Santiago et nous à Cordoba en Argentine, nous décidons tout naturellement et en toute logique de nous retrouver à …San Pedro de Atacama (1400 km au nord de la capitale chilienne).L'aventure folle peut commencer.







Vallée de la Luna



 SAN PEDRO DE ATACAMA






Terrasse de l'auberge Towanda.
 Notre lieu de résidence est l’auberge Towanda tenue par Maria et son fils Manuel, un peu à l’écart du centre trop touristique de San Pedro. Nous vivons avec et chez eux avec vue sur les volcans enneigés faisant frontière naturelle entre le Chili et la Bolivie.

La générosité de nos hôtes est sans limite et authentique.






La camionnette ayant une susceptibilité à fleur de carrosserie n’accepte pas le changement de rythme que nous lui avons fait subir pour rejoindre les Chauch‘. Elle refuse donc de démarrer chaque matin, particulièrement sensible au froid altiplanien.

Pedro ...
  Après l’avoir poussée chaque matin pour atteindre notre quête, on la confie à Pedro un responsable d’atelier mécanique (très authentique) recommandé par Maria et Manuel. Très vite le bien nommé nous raconte n’importe quoi, nous donne des faux rendez- vous, nous invente une réparation bidon pour conclure que nos bougies sont brulées et qu’il ne peut rien faire. Sa facette ‘conteur mécanique pour touriste en manque d’aventure’ déplaît énormément à Maria, femme ayant une influence communautaire importante. Elle rappelle énergiquement à Pedro que depuis quelques années 90 % des villageois vivent du tourisme. Si un membre de la communauté vole un touriste, il fragilise davantage le succès de cette mono activité imposée. En effet les grandes multinationales minières ont détourné les rivières traversant le village pour nettoyer leurs mines, ce qui a engendré la cessation de toute activité agricole. Le village s’est donc tourné par défaut vers le tourisme. L’intervention de Maria nous a permis de conclure cette aventure mécanique sans trop de dommages.

MERCI MANUEL !!!



 L’avarie mécanique, notre présence remarquée dans leur maison (4 adultes bavards et 5 enfants remuants), une soirée à thématique politique et sociale ont permis de tisser des liens d'amitié avec cette géniale famille à l‘esprit plus fraternel que commerçant.. Merci pout tout !!!












Nous sommes même très fiers d'être sur la nouvelle plaquette de publicité de l'Hostal de Manuel.







Avant de partir en Bolivie, on prend le temps de se baigner dans les lacs salés et d'eau douce dans le désert d'Atacama.






LA VUELTA EN BOLIVIA

A San Pedro de Atacama, la tentation de revenir en Bolivie en excellente compagnie pour partager des moments authentiques est trop importante. On propose un tour de quelques jours dans le sud Lipez et le salar d’Uyuni. Malgré quelques inquiétudes mutuelles légitimes (mal d’altitude pour les enfants, retour à San Pedro improbable, temps insuffisant), la famille Chauchard accepte avec un enthousiasme stimulant. L’agence Mistica accepte la moitié de notre boucle et nous propose de nous débrouiller pour la seconde partie.

L’aventure avec enfants à plus de 4000 m commence.

Philemon et Hebert
Nous embarquons avec un américain Rayth dans deux Land Cruiser un peu bringue-ballants conduits par deux guides réellement incroyables, Philemon (indien aymara) et Hebert (indien quechua). Ce sont les héros des temps anciens. Ils savent tout faire (obligatoire dans ces régions très reculées) : conduire sur des terrains très difficiles, changer un carburateur avec un couteau et une fourchette, attacher des sacs sur une galerie en plein vent à 5 heure du matin avec des lanières de pneu, réaliser un asado (barbecue) à 5000 m, exposer solennellement à chaque diner les réjouissances du lendemain….De plus leurs manières s’apparentent à celles de vrais gentlemen: délicats, attentionnés avec les enfants et les adultes, ponctuels malgré les décalages horaires entre la Bolivie et le Chili, et toujours avec le sourire, de vrais pros de l‘altiplano..

Le retour dans le sud Lipez nous fascine d’autant plus que la saison est différente. Il nous offre un visage plus coloré et plus montagnard.



On redécouvre la laguna verde sous une autre facette...





 La laguna Colorado est enfin rouge et le paysage devient d’une beauté stupéfiante.








Lapin kangourou
 On a aperçu, vu ou observé tous les animaux indiqués sur un semblant de dépliant donné à l’agence: les incontournables lamas, les vigognes se donnant un air de gazelles africaines, les alpagas toujours aussi fières, les lapins se prenant pour des kangourous (les viscachas) , des condors pas très photogéniques ...





La preuve !


... et enfin des petites autruches appelées’suris’ parce qu’elles ont de longues pattes et un cou très allongé.






Le salar d’Uyuni est gorgé d’eau à cette époque. Il reste cependant réellement fascinant.

                                            

                          
Cimetière de trains
A Uyuni
Les trois jours avec l’agence se terminant à Uyuni, il nous faut trouver une solution pour revenir au Chili en passant par Atocha et Tupiza en Bolivie. Très vite, on sent que nos guides sont intéressés par notre deuxième partie de parcours.

Arrivée à Tupiza.






Leur intérêt est évidemment financier mais ils y voient une solution de repos pour leur véhicule et eux même. De plus, les parents et la sœur de Philemon habitent un hameau très isolé (à 10 h de Tupiza ou de San Pedro sur une piste infernale) se trouvant sur notre route de retour. On a également la faiblesse de penser que notre compagnie ne leur était pas désagréable. Hebert nous a dit un soir qu’en 5 ans de métier, il n’avait transporté que trois familles. On vivait donc presque mutuellement un moment unique dans nos vies respectives.


Cholitas (indiennes)



Nous redécouvrons avec une joie immense des tableaux Boliviens inoubliables dans la ville minière d'Atocha et l'incroyable Tupiza .





                                
 



                           


Notre séjour à Tupiza fut l'occasion de refaire du cheval dans la vallée de los machos et dans le canyon del incas. Souvenirs inoubliables pour nos postérieurs...

                            

                            
On décide de réaliser une vidéo de notre aventure Bolivienne.
Sur l’écran noir de nos nuits blanches à 4000 m défilent les plans de la vidéo et le jour on tourne.
Pour des raisons pratiques et économiques, elle est réalisée façon ’dogma 95’ (Courant de pensée de quelques réalisateurs dissidents des pays nordiques en 1995) : tournée en lumière naturelle sans artifice, prise de son presque directe, une prise par plan, caméra à bout de doigts, acteurs et actrices non professionnels et les réalisateurs ne se mentionnent pas dans le générique. Ce qui explique toutes ses imperfections !!!
La musique de la vidéo est celle du groupe bolivien Kala Marca. Nous l'avons écouté en boucle durant 7 jours dans les land Cruiser. En souvenir, nos guides nous ont offert un CD par famille.

 Voici la vidéo :  http://www.youtube.com/watch?v=rm67TZczsXw



 RETOUR AU CHILI




De retour à San Pedro après le rêve éveillé Bolivien, nous revenons à la dure réalité. Jean Jacques (Juan Santiago pour faire local) et Sabine (Sabina) ne peuvent retirer d’argent pour payer l’agence et continuer leur voyage. Le Crédit Agricole bloque leur compte. Comme tout voyageur à carte bancaire, ce genre d’histoire finit chez Western Union. Scandale absolu : ne pas pouvoir retirer son propre argent dans sa propre banque et devoir passer par un autre organisme, avec intérêts bien sûr !!!

De plus, une des bougies de la camionnette est partie par le bus de 19 h à Calama (100 km de San Pedro), non pour éclairer une des nombreuses mines environnantes mais pour y être changée. Le lendemain, elle revient toujours aussi brûlée par le bus de 9 h. On ne critique pas le côté exotique de ces petits aller-retours mais côté mécanique il y a à redire. On décide donc de quitter San Pedro pour La Serena (1000 km au Sud) en prenant chacun un mode de transport différent : la camioneta sans bougies pour les Robert et les bus de nuit sans sommeil pour les Chauchard.




 LOS GUANAQUEROS (caleta à 30 km au sud de La Serena)




On retourne, comme aimantés, revoir cette fabuleuse caleta (Voir le post « Lacour Travel tour »).



Fatigués par le voyage mais excités de rencontrer l’océan pacifique après l’altiplano, on s’installe dans une petite cabana rose dans le camping « Mar Azul ». Pour faire simple, nous sommes les seuls dans ce lieu magique.





Les touristes chiliens l’ont abandonné depuis deux mois mais la caleta continue de vivre de sa pêche : oursins, couteaux, locos (sortes d’ormeaux), crabes, coquilles Saint jacques et tout plein de crustacés dont on ne connait pas le nom.



 Ces merveilles se mangent obligatoirement en terrasse dans le seul resto ouvert, arrosées de bière ‘Cristal’ et d’un Sauvignon blanc sans oublier au préalable quelques Pisco sour en apéritif (apéritif chilien). A los Guanaqueros, c’est la foire au gras tous les jours.






Les pélicans appliquent la même attitude que les touristes français : ils se goinfrent à longueur de temps.









 Malgré des températures un peu fraîches, un pêcheur accepte de nous prendre dans sa petite embarcation pour longer la côte afin d’observer des loups de mer et des pingouins.


 La nature et l’océan pacifique répondent à notre désir au delà de nos espérances. Au large, une douzaine de dauphins suivent notre embarcation pendant quelques minutes. La barque tient bon malgré l’excitation de 9 bipèdes avec appareils photos en bandoulière. Un petit film en cours de montage témoigne de ce moment magique !




Chaque soir, une partie de football sur la plage est organisée. Les équipes qui s'opposent sont les Robert-Chauchard contre les chiens errants de la caleta. Ces derniers ont gagné quatre ballons à zéro.








A VALPARAISO DE NUEVO



Notre auberge est
couleur grenat
On loge sur la colline Alegre. C’est le quartier bobo de Valparaiso, le quartier préféré des français qui ressemble à Montmartre en plus coloré. La colline Alegre et celle de « la Sébastiana » (maison de Pablo Neruda) ont subit également depuis 10 ans le phénomène urbain appelé « gentrification ». C’est l’appropriation de quartiers très populaires par la bourgeoisie locale (l‘inverse n‘existe pas). Quelques artistes s’y installent, le quartier attire les touristes, des hôtels poussent, les locaux vendent alors leurs maisons, les prix flambent, seuls les nantis peuvent acheter. Concept simple et efficace pour exclure le citoyen de son quartier et de donner l’illusion d’une certaine mixité.



 L’auberge s’appelle « la résidencia del cerro » tenue avec délicatesse par Marcela. On est comme chez nous. On occupe très vite l’espace vital : dortoir, salle de bain, salle à manger, salon et terrasse. Cela se fait d’autant plus facilement que nous sommes seuls. Nous resterions bien en ces lieux toute la journée si Valparaiso n’était pas une ville incroyable à parcourir.




 Jean-Jacques et Sabine se disputent le Canon et rivalisent d’idées de prises de vue pour prendre la plus belle photo de Valpa.

                                        
Pour Mathias c’est clair : cette ville restera le meilleur souvenir de ces vacances.

                                
                          
On se régale à prendre ces ascenseurs sortis d’un autre âge. Leur existence est menacée. La municipalité argumente un manque de moyens pour les entretenir et propose de les vendre à des sociétés privées.
De nombreuses associations de citoyens s’organisent pour tenter de les sauver. On est conscient de vivre les dernières moments de ces mécaniques incroyables.


                                
Valparaiso reste avant tout un port très animé. Le quartier portuaire grouille d’activités.

                                  
Emportés par le mouvement, nous décidons de participer au commerce du quartier en franchissant la porte de la peluqueria de Don Luis.
Nos coiffeurs n’ont pas d’âge (surtout celui de JJ) et semblent avoir vécu plusieurs expériences professionnelles autres que dans les métiers du cheveu. Le cou de JJ se souvient encore du rasage hésitant de Don Jose.

                                      
On quitte définitivement Valparaiso, ville envoûtante et unique au monde ! Adios y suerte !

La familia Chauchard s’envole … ils nous manquent déjà…. ADIOS COMPAGNEROS !!!

On veut les remercier encore de leur présence dans notre voyage et aussi d’avoir permis d’augmenter de 3000 kms notre compteur auto : ça nous fait drôle mais nous sommes rentrés, en ce joli mois de mai, dans le cercle très ouvert des backpackers!


Tout le monde reprend le chemin de l’école : les petits Chauchard comme les petits Robert.

Nous mettons le cap vers l'Argentine et l'océan atlantique pour de nouvelles aventures.