Libertad

"Un voyage se passe de motifs.Il ne tarde pas à prouver qu'il suffit à lui-même.On croit qu'on va faire un voyage ,mais bientôt c'est le voyage qui vous fait ,ou vous défait" de Nicolas bouvier

dimanche 15 mai 2011

San Pedro de Atacama-Vuelta en Bolivia-Guanaqueros-Valparaiso




Les Chauchard viennent de fouler le sol chilien. Eux à Santiago et nous à Cordoba en Argentine, nous décidons tout naturellement et en toute logique de nous retrouver à …San Pedro de Atacama (1400 km au nord de la capitale chilienne).L'aventure folle peut commencer.







Vallée de la Luna



 SAN PEDRO DE ATACAMA






Terrasse de l'auberge Towanda.
 Notre lieu de résidence est l’auberge Towanda tenue par Maria et son fils Manuel, un peu à l’écart du centre trop touristique de San Pedro. Nous vivons avec et chez eux avec vue sur les volcans enneigés faisant frontière naturelle entre le Chili et la Bolivie.

La générosité de nos hôtes est sans limite et authentique.






La camionnette ayant une susceptibilité à fleur de carrosserie n’accepte pas le changement de rythme que nous lui avons fait subir pour rejoindre les Chauch‘. Elle refuse donc de démarrer chaque matin, particulièrement sensible au froid altiplanien.

Pedro ...
  Après l’avoir poussée chaque matin pour atteindre notre quête, on la confie à Pedro un responsable d’atelier mécanique (très authentique) recommandé par Maria et Manuel. Très vite le bien nommé nous raconte n’importe quoi, nous donne des faux rendez- vous, nous invente une réparation bidon pour conclure que nos bougies sont brulées et qu’il ne peut rien faire. Sa facette ‘conteur mécanique pour touriste en manque d’aventure’ déplaît énormément à Maria, femme ayant une influence communautaire importante. Elle rappelle énergiquement à Pedro que depuis quelques années 90 % des villageois vivent du tourisme. Si un membre de la communauté vole un touriste, il fragilise davantage le succès de cette mono activité imposée. En effet les grandes multinationales minières ont détourné les rivières traversant le village pour nettoyer leurs mines, ce qui a engendré la cessation de toute activité agricole. Le village s’est donc tourné par défaut vers le tourisme. L’intervention de Maria nous a permis de conclure cette aventure mécanique sans trop de dommages.

MERCI MANUEL !!!



 L’avarie mécanique, notre présence remarquée dans leur maison (4 adultes bavards et 5 enfants remuants), une soirée à thématique politique et sociale ont permis de tisser des liens d'amitié avec cette géniale famille à l‘esprit plus fraternel que commerçant.. Merci pout tout !!!












Nous sommes même très fiers d'être sur la nouvelle plaquette de publicité de l'Hostal de Manuel.







Avant de partir en Bolivie, on prend le temps de se baigner dans les lacs salés et d'eau douce dans le désert d'Atacama.






LA VUELTA EN BOLIVIA

A San Pedro de Atacama, la tentation de revenir en Bolivie en excellente compagnie pour partager des moments authentiques est trop importante. On propose un tour de quelques jours dans le sud Lipez et le salar d’Uyuni. Malgré quelques inquiétudes mutuelles légitimes (mal d’altitude pour les enfants, retour à San Pedro improbable, temps insuffisant), la famille Chauchard accepte avec un enthousiasme stimulant. L’agence Mistica accepte la moitié de notre boucle et nous propose de nous débrouiller pour la seconde partie.

L’aventure avec enfants à plus de 4000 m commence.

Philemon et Hebert
Nous embarquons avec un américain Rayth dans deux Land Cruiser un peu bringue-ballants conduits par deux guides réellement incroyables, Philemon (indien aymara) et Hebert (indien quechua). Ce sont les héros des temps anciens. Ils savent tout faire (obligatoire dans ces régions très reculées) : conduire sur des terrains très difficiles, changer un carburateur avec un couteau et une fourchette, attacher des sacs sur une galerie en plein vent à 5 heure du matin avec des lanières de pneu, réaliser un asado (barbecue) à 5000 m, exposer solennellement à chaque diner les réjouissances du lendemain….De plus leurs manières s’apparentent à celles de vrais gentlemen: délicats, attentionnés avec les enfants et les adultes, ponctuels malgré les décalages horaires entre la Bolivie et le Chili, et toujours avec le sourire, de vrais pros de l‘altiplano..

Le retour dans le sud Lipez nous fascine d’autant plus que la saison est différente. Il nous offre un visage plus coloré et plus montagnard.



On redécouvre la laguna verde sous une autre facette...





 La laguna Colorado est enfin rouge et le paysage devient d’une beauté stupéfiante.








Lapin kangourou
 On a aperçu, vu ou observé tous les animaux indiqués sur un semblant de dépliant donné à l’agence: les incontournables lamas, les vigognes se donnant un air de gazelles africaines, les alpagas toujours aussi fières, les lapins se prenant pour des kangourous (les viscachas) , des condors pas très photogéniques ...





La preuve !


... et enfin des petites autruches appelées’suris’ parce qu’elles ont de longues pattes et un cou très allongé.






Le salar d’Uyuni est gorgé d’eau à cette époque. Il reste cependant réellement fascinant.

                                            

                          
Cimetière de trains
A Uyuni
Les trois jours avec l’agence se terminant à Uyuni, il nous faut trouver une solution pour revenir au Chili en passant par Atocha et Tupiza en Bolivie. Très vite, on sent que nos guides sont intéressés par notre deuxième partie de parcours.

Arrivée à Tupiza.






Leur intérêt est évidemment financier mais ils y voient une solution de repos pour leur véhicule et eux même. De plus, les parents et la sœur de Philemon habitent un hameau très isolé (à 10 h de Tupiza ou de San Pedro sur une piste infernale) se trouvant sur notre route de retour. On a également la faiblesse de penser que notre compagnie ne leur était pas désagréable. Hebert nous a dit un soir qu’en 5 ans de métier, il n’avait transporté que trois familles. On vivait donc presque mutuellement un moment unique dans nos vies respectives.


Cholitas (indiennes)



Nous redécouvrons avec une joie immense des tableaux Boliviens inoubliables dans la ville minière d'Atocha et l'incroyable Tupiza .





                                
 



                           


Notre séjour à Tupiza fut l'occasion de refaire du cheval dans la vallée de los machos et dans le canyon del incas. Souvenirs inoubliables pour nos postérieurs...

                            

                            
On décide de réaliser une vidéo de notre aventure Bolivienne.
Sur l’écran noir de nos nuits blanches à 4000 m défilent les plans de la vidéo et le jour on tourne.
Pour des raisons pratiques et économiques, elle est réalisée façon ’dogma 95’ (Courant de pensée de quelques réalisateurs dissidents des pays nordiques en 1995) : tournée en lumière naturelle sans artifice, prise de son presque directe, une prise par plan, caméra à bout de doigts, acteurs et actrices non professionnels et les réalisateurs ne se mentionnent pas dans le générique. Ce qui explique toutes ses imperfections !!!
La musique de la vidéo est celle du groupe bolivien Kala Marca. Nous l'avons écouté en boucle durant 7 jours dans les land Cruiser. En souvenir, nos guides nous ont offert un CD par famille.

 Voici la vidéo :  http://www.youtube.com/watch?v=rm67TZczsXw



 RETOUR AU CHILI




De retour à San Pedro après le rêve éveillé Bolivien, nous revenons à la dure réalité. Jean Jacques (Juan Santiago pour faire local) et Sabine (Sabina) ne peuvent retirer d’argent pour payer l’agence et continuer leur voyage. Le Crédit Agricole bloque leur compte. Comme tout voyageur à carte bancaire, ce genre d’histoire finit chez Western Union. Scandale absolu : ne pas pouvoir retirer son propre argent dans sa propre banque et devoir passer par un autre organisme, avec intérêts bien sûr !!!

De plus, une des bougies de la camionnette est partie par le bus de 19 h à Calama (100 km de San Pedro), non pour éclairer une des nombreuses mines environnantes mais pour y être changée. Le lendemain, elle revient toujours aussi brûlée par le bus de 9 h. On ne critique pas le côté exotique de ces petits aller-retours mais côté mécanique il y a à redire. On décide donc de quitter San Pedro pour La Serena (1000 km au Sud) en prenant chacun un mode de transport différent : la camioneta sans bougies pour les Robert et les bus de nuit sans sommeil pour les Chauchard.




 LOS GUANAQUEROS (caleta à 30 km au sud de La Serena)




On retourne, comme aimantés, revoir cette fabuleuse caleta (Voir le post « Lacour Travel tour »).



Fatigués par le voyage mais excités de rencontrer l’océan pacifique après l’altiplano, on s’installe dans une petite cabana rose dans le camping « Mar Azul ». Pour faire simple, nous sommes les seuls dans ce lieu magique.





Les touristes chiliens l’ont abandonné depuis deux mois mais la caleta continue de vivre de sa pêche : oursins, couteaux, locos (sortes d’ormeaux), crabes, coquilles Saint jacques et tout plein de crustacés dont on ne connait pas le nom.



 Ces merveilles se mangent obligatoirement en terrasse dans le seul resto ouvert, arrosées de bière ‘Cristal’ et d’un Sauvignon blanc sans oublier au préalable quelques Pisco sour en apéritif (apéritif chilien). A los Guanaqueros, c’est la foire au gras tous les jours.






Les pélicans appliquent la même attitude que les touristes français : ils se goinfrent à longueur de temps.









 Malgré des températures un peu fraîches, un pêcheur accepte de nous prendre dans sa petite embarcation pour longer la côte afin d’observer des loups de mer et des pingouins.


 La nature et l’océan pacifique répondent à notre désir au delà de nos espérances. Au large, une douzaine de dauphins suivent notre embarcation pendant quelques minutes. La barque tient bon malgré l’excitation de 9 bipèdes avec appareils photos en bandoulière. Un petit film en cours de montage témoigne de ce moment magique !




Chaque soir, une partie de football sur la plage est organisée. Les équipes qui s'opposent sont les Robert-Chauchard contre les chiens errants de la caleta. Ces derniers ont gagné quatre ballons à zéro.








A VALPARAISO DE NUEVO



Notre auberge est
couleur grenat
On loge sur la colline Alegre. C’est le quartier bobo de Valparaiso, le quartier préféré des français qui ressemble à Montmartre en plus coloré. La colline Alegre et celle de « la Sébastiana » (maison de Pablo Neruda) ont subit également depuis 10 ans le phénomène urbain appelé « gentrification ». C’est l’appropriation de quartiers très populaires par la bourgeoisie locale (l‘inverse n‘existe pas). Quelques artistes s’y installent, le quartier attire les touristes, des hôtels poussent, les locaux vendent alors leurs maisons, les prix flambent, seuls les nantis peuvent acheter. Concept simple et efficace pour exclure le citoyen de son quartier et de donner l’illusion d’une certaine mixité.



 L’auberge s’appelle « la résidencia del cerro » tenue avec délicatesse par Marcela. On est comme chez nous. On occupe très vite l’espace vital : dortoir, salle de bain, salle à manger, salon et terrasse. Cela se fait d’autant plus facilement que nous sommes seuls. Nous resterions bien en ces lieux toute la journée si Valparaiso n’était pas une ville incroyable à parcourir.




 Jean-Jacques et Sabine se disputent le Canon et rivalisent d’idées de prises de vue pour prendre la plus belle photo de Valpa.

                                        
Pour Mathias c’est clair : cette ville restera le meilleur souvenir de ces vacances.

                                
                          
On se régale à prendre ces ascenseurs sortis d’un autre âge. Leur existence est menacée. La municipalité argumente un manque de moyens pour les entretenir et propose de les vendre à des sociétés privées.
De nombreuses associations de citoyens s’organisent pour tenter de les sauver. On est conscient de vivre les dernières moments de ces mécaniques incroyables.


                                
Valparaiso reste avant tout un port très animé. Le quartier portuaire grouille d’activités.

                                  
Emportés par le mouvement, nous décidons de participer au commerce du quartier en franchissant la porte de la peluqueria de Don Luis.
Nos coiffeurs n’ont pas d’âge (surtout celui de JJ) et semblent avoir vécu plusieurs expériences professionnelles autres que dans les métiers du cheveu. Le cou de JJ se souvient encore du rasage hésitant de Don Jose.

                                      
On quitte définitivement Valparaiso, ville envoûtante et unique au monde ! Adios y suerte !

La familia Chauchard s’envole … ils nous manquent déjà…. ADIOS COMPAGNEROS !!!

On veut les remercier encore de leur présence dans notre voyage et aussi d’avoir permis d’augmenter de 3000 kms notre compteur auto : ça nous fait drôle mais nous sommes rentrés, en ce joli mois de mai, dans le cercle très ouvert des backpackers!


Tout le monde reprend le chemin de l’école : les petits Chauchard comme les petits Robert.

Nous mettons le cap vers l'Argentine et l'océan atlantique pour de nouvelles aventures.
















3 commentaires:

  1. Qu'est ce que ça donne envie... Vous ne voulez pas rester un peu plus longtemps finalement?!!!
    Rien d'autre à faire (enfin...) que de guetter chaque jour une nouvelle publication sur le blog. Nous serions bien allés vous rejoindre pour partager ces moments si nos projets n'avaient été autres...
    Eric, quel plaisir de te voir en photo car depuis le début de l'aventure, on ne t'a jamais autant vu!
    Quels progrès en tout cas chez les Robert au niveau du jump dans les airs sur le salar d’Uyuni !!!!
    Plein de bisous
    Céline, la baleine échouée sur son canapé ;-)

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  2. si je ne m'abuse, vous mentionnez dans votre post un film encore en montage sur la vie des dauphins dans l’océan pacifique. Je suis moi même en cours de réalisation d'un long métrage sur le sujet. Je souhaiterais savoir si votre film privilégie la vie des dauphins en surface ou bien en profondeur.
    deuxièmement, je souhaite connaitre la date de diffusion, svp, afin de ne pas faire de doublon dans les salles de cinéma, notamment en France.
    merci de prendre contact avec mon producteur.

    Steven Spielberg

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  3. quel délice de vous lire et de suivre vos aventures ! les photos et les films st super, bravo !
    Ameline regarde le blog avec moi aussi de temps en temps, ça la fait rêver au moins autant que moi...
    gros bisous ta tite famille Robert ! Blandine

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