Libertad

"Un voyage se passe de motifs.Il ne tarde pas à prouver qu'il suffit à lui-même.On croit qu'on va faire un voyage ,mais bientôt c'est le voyage qui vous fait ,ou vous défait" de Nicolas bouvier

samedi 6 novembre 2010

Cochabamba-sajama

Nous aimerions tout d’abord vous soutenir dans vos différentes luttes contre ce gouvernement . Courage, ne lâchez rien !!!



Nous sommes à Cochabamba, ville située à 2500 m d’altitude.Le climat est doux et agréable. C’est la troisième plus grande ville de Bolivie. Elle est jeune (beaucoup d’universités) vivante et très commerçante. Elle possède ,avec Santa Cruz, le plus grand marché de Bolivie surnommé ‘la cancha’ (signifie: stade de foot). Il occupe une surface gigantesque. Chaque rue est consacrée à une seule activité; les fruits ou les portables ou les lunettes ou la viande…..Autant vous dire que pour faire ses courses, il faut avoir une forme olympique et un bon sens de l‘orientation.

 Les rues de Cochabamba offrent le même spectacle que dans les autres villes boliviennes. Tôt le matin, des enfants, des femmes ou des hommes balaient leur bout de trottoir et s’y installent pour la journée voire un bout de la soirée. Ils y vendent tout et n’importe quoi (des sucettes,des paquets de chips,des cacahuètes,des coupes-ongles…). D’autres proposent, de prendre votre poids muni d’une balance à la main, de tester votre poult, de mesurer votre taux de diabète… Ils vivent dans la rue. Ils y mangent. Les femmes allaitent leurs petits ce qui a fait dire à Mario que les femmes boliviennes aiment montrer leurs seins.
A la tarde, on les voit quelquefois dormir devant leur micro étalage.

De nombreux commerces occupent les rez de chaussée des immeubles. Ils offrent en générale deux activités qui ont, de préférence aucun point commun. Le fameux magasin vendant CD-DVD (copie de copie) est également spécialiste de chaussures. Il y a mille exemples à vous donner mais nous avons une petite préférence. Fini le classique et dépassé boucher-charcutier, nous avons rencontré un garagiste-charcutier (Pas vu à la télé mais en vrai !). Comme la nature humaine est complexe: L’huile de vidange sur notre bout de pâté nous a chagriné alors qu’un bout de pâté sur le filtre à gasoil nous a laissé complètement indifférent.

Pour finir, les commerces vendant les mêmes choses se trouvent dans la même rue ou pire le même quartier. Pratique pour comparer les prix sinon…Quand tu habites dans le quartier des pompes à vélo, c’est chouette quand tu en as besoin, sinon il faut t'armer de courage, d’une bonne carte de la ville (cela n’existe pas en Bolivie) et savoir parler l’Espagnol pour avoir une chance de trouver la bonne rue ou le bon quartier. C’est une de nos activités préférées dans les grandes villes.

Autrement….

En 2000, Cochabamba fut le théâtre d’un des évènements majeurs qui marquera un tournant dans l’histoire bolivienne .La privatisation de la distribution d’eau dans la ville de Cochabamba en faveur de l’entreprise américaine Bechtel (entrainant une hausse de 50 % des tarifs) a donné lieu à une insurrection du peuple aymaras (indiens de la région de l’altiplano Cochabamba-La Paz). Les blocages des routes et les grèves, entre 2000 et 2001, révèlent alors la capacité des aymaras à exclure les représentants de l'Etat et à les remplacer par un complexe système d’autorités locales (assemblées générales, comités de blocage, exercice de la justice…un fonctionnement en fait anarchiste) . Les protestataires tiennent tête à l’armée, tandis que dans les villages de l’altiplano les policiers chassés sont temporairement remplacés par une « police syndicale ». L’entreprise Américaine Bechtel est obligée de quitter le pays en catastrophe. Le gouvernement néolibéral de M Sanchez Lozada recule et sous la pressions des insurgés….renationnalise l’eau. Cet évènement connu sous le nom de « guerre de l‘eau", avec celui de « la guerre du gaz » à La Paz en 2003 (on vous en parle quand on sera rendu à la capitale), entrainera l’accession surprise d’un syndicaliste aymara à la présidence de Bolivie en 2005: Evo Morales.
Au bout de 5 jours de ville, nous avions une envie irrésistible de montagne. Nous sommes donc partis à Sajama près de la frontière Chilienne au sud ouest de La Paz. Les 350 km parcourus étaient merveilleux car asphaltés. La camioneta a grimpé avec peine un col à 4950 m. Le paysage d’arrivée ressemble à celui que l’on peut se faire de l’Amérique du sud dans l’imaginaire collectif : de hauts plateaux Andins (4500 m) d’où émergent trois ou quatre volcans enneigés à plus de 6000 m.




Le village de Sajama et le volcan du même nom
 Le volcan le plus connu et le plus haut de Bolivie est le Sajama (6500 m).Ses alentours constituent un vrai terrain de jeux pour les futiles Européens que nous sommes. Il existe cependant plusieurs contraintes: l’altitude, le vent (il rend complètement fou !), les différences de températures entre le jour et la nuit et enfin le manque de nourriture dans les rares villages rencontrés.






On s’est quand même amusé comme des petits fous pendant 5 jours.






2 jours plus tard, il battait ce record...
Chaque jour, l’objectif principal était de battre le record d’altitude de la veille, avec une contrainte pour que la performance soit validée: faire un minimum de 500 m de dénivelé. On s’occupe comme on peut.
Les résultats définitifs sont les suivants: Mario et Nina 5100 m avec 600 m de dénivelé, Vanessa 5200 m avec 700 m de dénivelé et Eric 5500 m avec 1000 m de dénivelé. On compte évidemment ne pas en rester là !!!




L'eau est à 35 °C




Quand on ne randonne pas: on se baigne dans des aguas calientes sous le regard bienveillant du volcan Sajama .












On accède à des geysers en plein désert après 7 km de pistes.









On croise des lamas, des alpagas ou des guanacos.






En bivouac, nous sommes tombés nez à pinces devant un superbe scorpion. La trouillasse!!!




A ces altitudes, la végétation reste incroyable et très résistante.

Les enfants sont grimpés sur des llaretas




La llareta : mousse millénaire extrèmement dure, utilisée par les Aymaras de l’altiplano (en général éleveurs de lamas) comme combustible pour lutter contre le froid.









El bosque de quenua : L’arbre caractéristique de l’altiplano, il peut pousser jusqu’à une altitude de 5000 m !



Autrement, l’école continue pour les enfants. Pour Mario, nous abordons en français la notion de poème. Il doit réaliser un petit poème de 4 vers avec les conditions suivantes:
Deux premiers vers doivent décrire un espace ou un évènement et les deux derniers doivent rendre de son ressenti. Voici le résultat : Poème écrit à 4350 m (1/3 d’oxygène en moins)




Le vent souffle sur le volcan
L’homme a peur, il descend
Le volcan est effrayant
Mais reste fascinant.
                                  Mario





Nous sommes aujourd'hui à La Paz. Nous partons pendant 15 jours autour du lac Titicaca.

1 commentaire:

  1. Bravo Mario...Nous te félicitons pour ce poème!
    C'est mieux que quelqu'un que nous connaissons bien qui se trouve en haut...de l'échelle sociale, mais qui doit serieusement lui aussi manquer d'oxygène !!!
    Gros bisous à vous.
    Le...et ses gazelles de Pléchâtel

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