Libertad

"Un voyage se passe de motifs.Il ne tarde pas à prouver qu'il suffit à lui-même.On croit qu'on va faire un voyage ,mais bientôt c'est le voyage qui vous fait ,ou vous défait" de Nicolas bouvier

mercredi 24 novembre 2010

LaPaz-Isla del sol- Sorata- Chulumani

LA PAZ (4000 m)




La Paz, capitale de Bolivie, est une gigantesque fourmilière à 3700 m.



 Les grands axes sont encombrés de million de taxis, micros (petit Toyota pouvant amener jusqu’ à douze personnes) et de bus made in America del sur. Quelques buildings émergent des quartiers d‘affaires, mais ne rivalisent pas avec les volcans de la cordillère dominant la capitale. La pollution est omniprésente et certains habitants portent un masque. Cette impression d’étouffer est accentuée par le fait géographique suivant : La Paz est dans une cuvette. Elle nous a inspiré cette petite vidéo.
http://www.youtube.com/watch?v=zLt-wBCE7Jo


Cette fourmilière est surplombée par El Alto (4100 m). C’est un quartier populaire de ….800 000 habitants. Les riches sont en bas et le peuple en haut. Il fut créé en 1985 par ses habitants (il n’y a pas d’immeuble). Il est également géré par ses habitants qui fonctionnent en associations, réunions et entre voisins. Ils ont tenté d’élaborer un modèle social où il n’y a pas de misère: principe de troc et du travail communautaire.




El Alto au dessus de La Paz


Il y a d’ailleurs tous les dimanches une féria d’organisée ou une foule gigantesque, vend ,achète, troque, négocie sur une superficie inimaginable. Ce quartier est considéré comme le fief des Aymaras en Bolivie. Le siège central du Mas (Parti d’Evo Morales) est d’ailleurs installé à El Alto. C’est également un point stratégique économiquement (entrepôts, aéroport, croisement de routes…).



En octobre 2003, El Alto devient un lieu majeur dans l’histoire Bolivienne. Le pouvoir en place de Gonzalo Sanchez de Lozada (le même que la guerre de l’eau à Cochabamba) décide d’exporter le gaz vers le Mexique et les États-Unis par le Chili (ennemi héréditaire depuis que ce dernier s’appropria le littoral maritime bolivien au 19 ème siècle). Le mécontentement populaire prend une ampleur sans précédent. Il nait à El Alto où les comités de citoyens déclarent « une grève civique ». Ils s’organisent pour créer des bloqueos (des barrages). Ils bloquent les voix d’accès à la capitale et les entrepôts d’essence par le haut. Les habitants d’ El Alto s’organisent pour maintenir le blocus le plus longtemps possible. Ils sont bientôt rejoints par les campesinos de l’altiplano et les cocaleros (cultivateurs de Coca) de Cochabamba. Le gouvernement néolibéral choisit la manière forte. Il déploie des tanks, des hélicoptères armés et des centaines de militaires aux visages noircis par le camouflage pour dégager tous les blocus. Il remplace les balles en caoutchouc par des balles en plomb. Rien n’y fait malgré de nombreux morts du côté du peuple. L’article d’un journal local écrira : Chaque nuit règnent la pierre et le sueur des hommes et des femmes du monde rural, et quand le jour se lève ce sont les bottes et les fusils qui se font entendre à leur tour.

La Paz est asphyxiée. Le gouvernement craque et le président Gonzales Sanchez Losada démissionne et s’enfuit en hélicoptère à Miami. Cet incroyable évènement est connu sous le nom de « guerre du gaz ». Comme l’écrit très bien Hervé Do Alto dans son livre « Nous serons des millions » : La guerre du gaz marque ainsi l’échec du projet libéral dans l’un de ses objectifs les plus ambitieux : ôter toute légitimité à la politique de la rue afin que seuls les cadres habituels de la démocratie représentative soient considérés comme aptes à débattre de la chose publique.
On a l’impression que cette théorie est appliquée dans d’autres continents…On pourrait peut-être utiliser les mêmes remèdes que la guerre du gaz (ex: la guerre des retraites…)
Le 02 novembre nous assistons à la fête des morts au cimetière de La Paz. Les Boliviens ont une vision de La Toussaint complètement différente de la nôtre. L’âme des morts descend durant 24 heures. Les proches du défunt doivent donc nourrir cette âme sous forme d’offrandes matérielles (nourritures, boissons, fleurs….). Il faut donc louer des échelles pour les déposer dans les niches. L’âme du mort peut également se nourrir spirituellement. On loue donc des chanteurs ou des pleureuses professionnelles. Le tout dans une ambiance de fiesta et de joie très communicative.
Cela nous a inspiré une vidéo (merci à une famille Argentino- bolivienne de nous avoir expliqué les rituels que nous ne comprenions pas).
http://www.youtube.com/watch?v=nbVqYzYWgA8



La Paz est également une ville très développée culturellement. Il existe une cinémathèque proposant des cycles Allemand ou français. Nous en profitons pour se faire une cure cinoch.

Vanessa et Mario ont décidé d’acheter un vrai charango (petite guitare bolivienne à 5 cordes).

Ils prennent des cours avec un professeur charmant et très patient (une heure et demie par jour).



Vadrouiller en Amérique du sud, sans voir un match de foot professionnel, nous paraissait irrespectueux.

Nous avons donc assisté à deux matchs de foot un dimanche après midi ( il manque des stades ) pour le prix d’un. La Paz a perdu face à une équipe du Béni (forêt amazonienne) et le club phare de Bolivie : Bolivar a arraché un nul face à un club du Chaparre ( cultivateurs de coca). Le peuple a grondé devant un tel affront. Nous n’avons pu comptabiliser le nombre de cartons jaunes et rouges distribués dans l’après midi tellement le sifflet de l’arbitre a retenti dans l’altiplano. L’ambiance bonne enfant (le Bolivien vient en famille), le spectacle dans les tribunes et la situation (stade à 4000 m entouré de volcans à plus de 6000 m) nous ont enchanté.





Lac Titicaca et la isla del sol (3900 m)






L’envie de ne plus entendre de moteurs nous a pris. Nous mettons le cap sur le lac Titicaca et sa fameuse isla del sol . Les experts scientifiques ne sont pas formels mais le soleil serait né sur cette ile. Nos craintes de rencontrer des lieux trop touristiques se dissipent peu à peu. Nous sommes hors saison et les lieux ont gardé généralement un caractère très sauvage.

Village de Chall'a pampa où nous avons séjourné



On prend un bateau pour l’isla del sol , une ile merveilleuse, où l’on se déplace uniquement à pied. Son altitude se trouve à 3900 m et sa longueur est de 9 km. On décide de séjourner dans le nord de l’ile dans le petit village de Chall’apampa durant 5 jours.










 Ce lieu est plus authentique que le sud. Les habitants du village voguent à leurs tâches sans se préoccuper du touriste hagard par tant de beauté environnante.





 On loge dans un petit hôtel communautaire (on peut dire chez l’habitant). Malgré la présence du lac, l’eau, ici, est précieuse. Elle se gère.

 Pour prendre sa douche, un système complexe se met en place. Il faut appeler la gérante qui à son tour appelle sa fille (si elle n’est pas à l’école). Elles montent à la terrasse et disposent une échelle pour atteindre le toit. L’idée est de remplir avec des seaux d’eau l’énorme ballon …d’eau froide d’une contenance de 6 litres. Lorsque l’on est 4 à se doucher, le rendement est total. Quatre douches ont duré une bonne heure et demie. Pour obtenir de l’eau tiède, ils utilisent évidemment le magnifique système du court circuit dans la pomme de douche. Autant vous dire qu’étant donné le procédé mis en place, nous nous sommes peu douchés sur 5 jours.

Nous avons testé un autre système de douche chez l’habitant à Copacabana. Tu appelles le propriétaire qui reste attentif devant la porte. Pendant ce temps tu te déshabilles. Lorsque tu es prêt, tu tapes à la vitre et le propriétaire te livre l’eau. Ingénieux comme système: les robinets sont à l’extérieur…

 Etant donné les difficultés pour se doucher , nous privilégions en général la baignade dans les eaux froides du lac Titicaca.






Nous retrouvons au bord du lac de vieilles connaissances rencontrées tout au long de notre périple.
Un couple d’australiens, un couple argentino-colombien et la famille argentino-hollandaise -française Olaf , Fabiana et leur trois filles. On reste deux jours ensemble à Copacabana. Pour eux, leur périple est terminé (9 mois de vadrouille au Paraguay, Brésil et Bolivie). Ils nous invitent dans leur village alternatif (école alternative, maisons écologiques, refus d‘asphalter la route menant au village pour garder son authenticité…..) dans la cordillère près de Cordoba en Argentine. Nous verrons à notre retour au mois de mai prochain…

Le volcan Illimani (6400 m) surplombe Sorata



SORATA (2700 m : moyenne montagne)






 Après 7 jours idylliques à Copacabana et sur la isla del sol, nous nous réfugions dans un petit village de montagne Sorata (Au nord de La Paz) à 2670 m (c’est-à-dire de la plaine ici). Nous respirons mieux et la végétation est verdoyante. Nous en profitons pour nous reposer, rattraper le retard scolaire et s’améliorer au charango. L’auberge nous met à disposition une chambre, une salle de bain normale, une cuisine et une terrasse avec vue sur la montagne environnante. Le paradis quoi !!! On reste 3 jours à travailler.




CHULUMANI (1700 m : les yungas (forêt))







Pour finir notre petit tour, nous plongeons dans les yungas. Nous partons de 4700 m pour arriver à 1700 m. Descente vertigineuse sur une route peu rassurante (3 h 30 de piste le long d‘un ravin…)








Heureusement nous trouvons à Chulumani un petit paradis tropical , oublié des touristes (et pour cause:les moyens de transport pour s'y rendre sont quasi inexistant). On reste 6 jours complètement charmés par le lieu.








Nous explorons les environs ,village afro-bolivien…et la forêt primaire avec une végétation exceptionnelle (Ficus bicentenaire, lianes gigantesques, fougères arborescentes…). Nous croisons quelques oiseaux multicolores, des colibris, des mille pattes géants et une énorme couleuvre. Notre guide s’était muni d’une machette en cas de mauvaises rencontres : un puma par exemple ….très rassurant !




Manifestement les enfants n'ont pas peur du méchant félin.





Champs de coca à la verticale



La région est très agricole, malgré le relief handicapant: on trouve des champs de coca à la verticale, des bananiers à gogo, des manguiers, des orangers , des citronniers et des arbres à café. On trouve même des champs d’hortensia et d’agapanthes (pour les bretons).





Nous sommes revenus à La Paz pour régler quelques problèmes administratifs où  nous laissons le camion dans un parking. Nous comptons partir en sac à dos dans le sud péruvien.Nous revenons pour les fêtes de Noel à La Paz pour accueillir chaleureusement nos amis les Cousseau et pour vivre des moments magiques ensemble.

5 commentaires:

  1. Bluffant la customisation de l'intérieur du T4 : le volant en moumoutte, ça claque !!!!
    Bisouxxxxx
    Xav et Céline

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  2. Eric Woerth le clown26 nov. 2010, 06:11:00

    Salut les amis,
    ca y est, je me suis enfin fait viré du Gouvernement pour bons et loyaux services vu que j'étais innocent et que ma femme qu'à fait l'ENA aussi.

    Dis-donc, c'est cool chez vous là-haut, il parait qu'Evo Morales veut abaisser l'âge de la retraite à 58 ans.

    bisous from all shortsleeves

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  3. Bon le foot c'est bien mais je vois que le Bolivien est connaisseur et civilisé : il installe toujours une piste d'athlé autour du terrain !

    Mille bisous

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  4. famillo beaussierto1 déc. 2010, 11:35:00

    Nous on se demande si la nourriture bolivienne a fait monter l'aiguille de la balance pour vaness ?

    Milles bisous givrés

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  5. salut les robert!!
    un peu de retard dans la reponse mais elle vient quand meme!!
    je pense que ça peut être super sympa pour vous de faire du woofing tous les quatre!!!
    sur notre blog, il y a le site d'aldo vitali ( entre santiago et vigna del mar), où nous avons gardé les chèvres. c'etait vraiment une tres bonne experience!!
    je vous embrasse
    bonne continuation
    marine ( et camille)
    ah oui, en direct de new zealand!!

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