Libertad

"Un voyage se passe de motifs.Il ne tarde pas à prouver qu'il suffit à lui-même.On croit qu'on va faire un voyage ,mais bientôt c'est le voyage qui vous fait ,ou vous défait" de Nicolas bouvier

mardi 21 décembre 2010

Arequipa-Trek de Colca-Cuzco-Machu Pichu

 Nous nous décidons à quitter La Paz et la Bolivie pour nous rendre dans le sud Pérou.

Nous essuyons très vite nos larmes de crocodiles sachant que nous y revenons pour les fêtes de Noël.



Pousse-pousse à la frontière Péruvienne



On laisse tranquille notre camionnette dans un parking à La Paz pour emprunter les transports collectifs Péruviens. On n’est pas déçu du voyage. Les bus sont aussi inconfortables qu’en Bolivie.









                AREQUIPA (2300 m)






 Arequipa, deuxième ville du Pérou après Lima, est une ville oasis, au beau milieu de nulle part . Cette ville, fondée en 1540 par les Espagnols sur un site Aymara, a prospéré rapidement car elle se trouvait sur la route des minerais extraits de Potosi. Son nom signifie en Aymara ‘l’endroit derrière la montagne pointue’. Elle est en effet au pied du volcan Misti (5800 m). La majeure partie de la ville est d’ ailleurs construite en pierre de lave blanche, ce qui lui donne un charme fou.




 Son histoire fut rythmée également par de nombreux tremblements de terre. Le dernier eut lieu en juin 2001. Heureusement ce petit panneau accroché dans notre  hotel nous indique que nous sommes protégés.





Coucher du soleil sur Arequipa
 (photo prise du balcon de notre chambre)
 Aujourd’hui, Arequipa (son centre historique est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco) est une ville prospère, très catholique, dynamique économiquement et culturellement. Elle a d’ailleurs vu naitre en son sein, le plus grand écrivain Péruvien vivant Mario Vargas Llosa. Il a reçu cette année le premier prix Nobel de littérature 2010. C’est la première fois qu’un Américain du sud reçoit ce prix.Ils en sont très fiers


 Le marché d’Arequipa est très propre et propose des produits plus variés qu’en Bolivie. Le Pérou est sans conteste le pays roi de la pomme de terre. Parmentier l’a découverte ici. Il y a plus de 400 variétés de pommes de terre ayant chacune un goût et une fonction différents (on ne les a pas toutes testées !). On mange souvent dans les petits restos typicos qui proposent riz ou pommes de terre au menu, accompagnés de poulet ou …de poulet. On aimerait manger des pruneaux en dessert…




Votez (cochez) pour les bonnets péruviens
 Au Pérou, c’est également une période d’élections régionales. Les affiches des nombreux partis politiques rivalisent sur les murs blancs d’Arequipa et dans la campagne environnante. Un péruvien ,charmant, nous a expliqué que chaque parti était représenté par un symbole ou une image (un arbre, un bonnet péruvien, une pelle, une flute de pan…). Cette tradition perdure depuis des siècles.





On a bien aimé le parti politique "le poussin  qui joue au foot".





Tapay prêt pour se libérer de l'analphabétisation
Elle s’explique par un taux d’analphabétisation très important dans le pays (on a appris avec stupeur que l'école n'est pas  au Pérou) . Le petit jeu est de trouver l’orientation politique de chaque parti à partir du symbole. Pour la pelle, l’arbre et le bonnet péruvien nous n’avons pas eu de problème. Par contre pour la flute de pan, nous n’avons pas de réponse.

Dessin satirique après la seconde élection d'Alan Garcia
"Juan revient : Fuyons"

 Pour information, le président du Pérou est Alan Garcia., président très conservateur et catholique. Il a entamé son deuxième mandat après celui de 1985-1990. Bilan catastrophique à la fin du 1er mandat: Crise économique sans précédent, massacres de plusieurs paysans par l’armée péruvienne soupçonnés d’appartenir au mouvement du ‘sentier lumineux’ (maoïste) et malversation financière. Il s’exile à la suite de son premier mandat et est accueilli à bras ouverts par la France où il y reste 11 ans sans être poursuivi. ..En 2006, il gagne les élections à la surprise générale et il entame son deuxième mandat…

Cabanaconde



CABANACONDE ET LE CANYON DE COLCA






Le canyon de colca est considéré comme le deuxième canyon le plus profond au monde (1500 m de profondeur).Il est long d’une centaine de kilomètres. Plusieurs gros villages surplombent cet incroyable canyon dont Cabanaconde .
A une quinzaine de kilomètres de là, se trouve un magnifique mirador appelé ‘la cruz del condor’ afin d’observer …..des condors.


Il faut partir tôt le matin (6 h) en camiones et attendre que ces fabuleux rapaces daignent sortir de leur nid pour montrer le bout leur bec. Nous nous plions à la tradition avec quelques amis rencontrés sur la route.







 Nous nous serrons pour laisser la place aux Péruviens partant travailler. Ils portent l’habit traditionnel (surtout les femmes) de cette vallée. Tout est brodé à la main: du jupon jusqu’au chapeau. C’est réellement magnifique !!!





(photo camion condor) En deux heures et demi d’attente, nous avons vu beaucoup de touristes comme nous et un condor. On l’a vu de très près avec ses ailes noires en dessous et blanches au dessus. On était fou mais nous n’avons malheureusement pas eu le temps de sortir l’appareil photo. Il faudra juste nous croire sur parole. De toute façon il y avait de nombreux témoins.




On décide de partir en trek dans le canyon de Colca pendant 4 jours. Les Espagnols sont allés chercher les indiens là où ils étaient pour les évangéliser, c’est-à-dire au fond du canyon. On y trouve donc des petits villages avec des grosses églises blanches.







La descente est raide et exposée. Il faut descendre sur 1300 m avec des sacs chargés. Le plongeon dans le canyon durera 4 heures mais quelle récompense!!!




Papayers...


 Nous découvrons des oasis où poussent des bananiers, des orangers, des figuiers, des avocatiers géants, des palmiers dattiers, des papayers, des poiriers, du maïs de toutes les couleurs et bien sûr des papas (pommes de terre). Le tout à 2200 m (la magie de la nature)





Les rencontres avec les péruviens sont chaleureuses, amicales et enrichissantes. Nous logeons dans les rares auberges des villages traversés qui sont des petits paradis au confort spartiate. Une famille de campesinos nous a accueilli et concocté des repas avec des fruits et légumes de leur jardin. Cela nous a changer du riz et des patates.






 Nous marchons 4 à 5 heures par jours. Les péruviens sont épatés de voir Mario et Nina galoper avec des sacs à dos. Ils ont de la peine pour eux. Ils disent qu’ils sont comme les péruviens du canyon. Les randonnées sont dures car les dénivelés positifs ou négatifs sont élevés entre les villages.






 Il existe un village toutou surnommé ’ l’oasis’ qui propose des bains dans des piscines d’eau naturel à 25 °C. On y descend un soir pour détendre les muscles fatigués.





Le dernier soir, on arrive dans un village du bout du monde composé de 2 maisons où on profite des aguas calientes à 35°C qui sortent direct de la montagne.



La remontée ,le lendemain, est terrible. Elle dure 6h (1300 m de dénivelé). Heureusement le soleil n’était pas au rendez vous, seule …une pluie fine nous a accompagné dans nos efforts.
Pour finir, au dela des paysages magnifiques traversés, nous avons été touché et très surpris par la gentillesse des gens du canyon à notre égard.

Plaza Armas à Cuzco



 CUZCO (2700 m)






Vue de Cuzco et la plaza armas de la terrasse de notre hôtel
Cuzco est considéré comme la plus belle ville coloniale d’amérique du sud. Nous ne pouvons être aussi catégorique (méconnaissance des autres villes) mais elle nous a charmée assez rapidement. Le centre historique est classé au patrimoine mondial de l’unesco. Les bâtissent sont construites en pierre noires et les toits sont en tuiles. Il y a beaucoup de rues piétonnières, ce qui contraste énormément avec les autres villes visitées. Elle est cependant très (trop ?) touristique même si le mois de décembre est considéré comme une période relativement calme (on nous a expliqué que les touristes étrangers rentrent chez eux pour les fêtes de Noël). Il reste quand même les touristes péruviens. On a apprécié le fait de pouvoir négocier les prix des hôtels sachant que nous étions peu nombreux. Vanessa arrive même à négocier les paquets de cigarettes ’Inca’ et ’Che’(les plus chers).

 Le quartier central ou celui de San blas (quartier bobo de Cuzco) pourrait être rebaptisé ‘quartier VISA’ (mentionné sur toutes les enseignes). Cependant en s’éloignant du centre, on pénètre très vite dans les quartiers populaires très animés avec un ou deux marchés assez impressionnant.






Jack apprend le français avec Mario

Cuzco fut aussi pour nous un lieu de retrouvaille. Thomas (le Français) et Jack (le Tailandais) croisés plusieurs fois dans le canyon de Colca, sont par un pur hasard dans le même hôtel que nous…





 LA CITE (PAS PERDUE POUR TOUT LE MONDE) DU MACHUPICCHU (vieille montagne en quechua)

On fait ou on fait pas le Machu …Cette question nous a taraudé l’esprit pendant cinq mois. L’enthousiasme unanime des voyageurs rencontrés au fil de nos aventures et la découverte d’un moyen d’accès aventureux et peu cher pour y accéder nous ont persuadé d’y grimper.



En effet pour se rendre au Machupicchu classiquement, il,faut atteindre Aguas Calientes en train, village coincé dans une vallée étroite au pied de la cité (350 m de dénivelé au dessus). Evidemment une compagnie Rail Peru possède le monopole de ce trajet. Le billet de train Cuzco - Aguas Calientes (100 km) coûte par personne entre 150 dollars et 500 dollars suivant le confort choisi (les enfants paient).C’est la ligne de chemin de fer la plus chère au monde !!! On appelle cela des truands à guichet ouvert.

Rail Peru , malgré son nom, n’est pas une compagnie péruvienne mais étrangère (USA-Chili). Les énormes bénéfices ne profitent évidemment pas au peuple péruvien mais alimentent les méandres boursico-financiers du grand capitalisme. Ayant du temps (il en faut) et par principe nous n’avons pas choisi cette formule.



Nous prenons plusieurs moyens de transports (petit bus, collectivos et taxi) pour nous rendre au dernier village Santa Teresa, village le plus proche d’Aguas Calientes). Nous poursuivons notre périple à pieds dans la forêt tropicale jusqu’à Aguas Calientes. Sur la partie motorisée, nos compagnons d’aventure étaient Thomas et Jackie Chan (comme le réalisateur acteur !!!).



Que de souvenirs incroyables que nous tentons de relater dans cette petite VIDEO !!! http://www.youtube.com/watch?v=llUDIjIQX6Y


Le site en lui-même est tout simplement fantastique. Le paysage est envoutant et le site est incroyablement bien conservé. Il faut grimper 1714 marches pour atteindre le site (45 minutes ) puis il faut encore monter 45 minutes pour atteindre le sommet du Wayna Picchu. Dur la grimpette !!!. Ce sommet a d’ailleurs inspiré les incroyables premiers plan du film d’Herzog ‘Aguirre et la colère des dieux’. Le temps étant très maussade, le Machu ne s’est dévoilé que très tard dans la matinée.

Vision inoubliable !!! On l’aura mérité ce site sacré…

Pour la petite histoire, il fut découvert en 1911 par l’archéologue Américain Hiram Bingham. Il se trouvait aux alentours d’Aguas Calientes pour des travaux spécifiques lorsqu’il rencontra un couple d’indiens. Ces derniers lui indiquèrent que chez eux dans la montagne, il y avait des pierres bizarres ensevelies sous une épaisse végétation. On imagine la tête de l’archéologue en se rendant sur les lieux.

Ils étaient fous ces Incas !!!


Ce site Inca aurait été construit au 15 ème siècle et abandonné deux siècles plus tard pour une raison inconnue. La cause la plus avancée, serait la peur de l’arrivée des conquistadors Espagnols (Pas sûr du tout !!!). Le site se serait alors endormi durant trois siècles. Son côté inaccessible et éloigné de Cuzco l’a protégé.





Les Péruviens ont découvert récemment un autre site Inca préservé ‘Choquequirau’ le nouveau Machu Picchu du 21 ème siècle. Il faut deux jours de marches pour y arriver…Des recherches archéologiques sont toujours en cours. Il se dit que de nombreux Machupicchu ou Choquequirau dorment encore sous la végétation tropicale des Yungas péruviennes…



Pour finir, nous nous sommes rendus par des transports locaux (typiques et lents) dans la vallée des Incas (autour de Cusco) afin de visiter quelques sites remarquables.





Nous sommes restés sans voix devant ’les salineras de Maras’. En pleine montagne, (il faut randonner pour y arriver), jaillit de nulle part une eau chaude …salée. L’Homme a donc exploité ce lieu pour en faire de gigantesques salines.






On est enchanté de notre mini-périple au Pérou du sud et étonnement surpris par la gentillesse des péruviens y compris dans les sites très touristiques.

 une sucette aux couleurs Boliviennes


On rentre heureux de toutes ses images hors du temps et ravis de retrouver notre Bolivie et la famille Cousseau pour de nouvelles aventures…





Plaza des armas à Cuzco





JOYEUX NOEL A TOUTES ET TOUS....

3 commentaires:

  1. Salut la famille Roberto
    C'est super ce petit film! on avait mal pour Mario et Nina mais on dirait qu'ils ont fait cela toute leur vie! Chapeau bas! et Eric cette barbe a plus de tois jours non?
    Gros bisous et Joyeux Noël
    Les Leparoux

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  2. Très sympa la vidéo et votre reportage photo. merci de nous faire partager votre périple. on est de tout coeur avec vous. vous nous avez manqués à l'arbre de Noël du LPPC... mais on a bu à votre santé. on ne doute pas que vous ayez passé un très joyeux noël si loin de la france... on vous souhaite une excellente année 2011 qui nous permettra de vous revoir . gros bisous à tous les 4. à bientôt
    valérie, olivier, raphaëlle et pénélope

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  3. Le récit haletant de la montée au machupicchu nous a rappelé des pages de Tintin et le temple du soleil !

    On vous souhaite à tous les 4 une superbe année 2011, avec encore plein de lieux à découvrir et de belles histoires à vivre, et tout de même l'attente de se revoir parce que bon, le machupicchu, le machupicchu...

    BCHS

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