Libertad

"Un voyage se passe de motifs.Il ne tarde pas à prouver qu'il suffit à lui-même.On croit qu'on va faire un voyage ,mais bientôt c'est le voyage qui vous fait ,ou vous défait" de Nicolas bouvier

mercredi 26 janvier 2011

Arica-Iquique-Pica-San Pedro de Atacama

 ADIOS BOLIVIA PAR SAJAMA


Nous quittons la Bolivie par la porte de Sajama (voir le post Cochabamba). Le paysage est encore plus magique car la neige a recouvert les sommets des volcans. Dans notre camioneta, nous embarquons Thomas, Simon et un couple de Suisses Joëlle et Julien rencontrés au bord de la route. Sajama nous semble un lieu idéal pour se faire nos « hasta luego » et se promettre de nous revoir dans les prochaines semaines sur d’autres chemins d’aventure.



 Notre entrée au Chili se fait en douceur même si nous avons eu du mal à trouver le bureau d’immigration Bolivienne pour le bon de sortie…(l’aventura pura jusqu’au bout…). La douane Chilienne nous confisque définitivement tous les jolis bois que nous avions collectés tout au long de notre aventure en Bolivie (snif !). On a sauvé d’extrême justesse le charango de Mario .Ce pays ,très protectionniste, n’accepte aucune importation de produits organiques.






EL DESIERTO




Dès les premiers kilomètres au Chili, nous plongeons dans un immense désert. Terrain de jeu, exploité par la course du Paris-Dakar que nous croisons bien malgré nous. Quatre Français, appartenant à l’organisation, interpellés par la plaque minéralogique française du T4, nous parlent de vitesse, de points de contrôle, de classement. Nous leur répondons paysages, rencontres, lenteur et apéritifs. Nous suivons donc plus ou moins (mas o menos) la fameuse panaméricaine (superbe route qui traverse l’Amérique du sud côté océan pacifique) et nous nous arrêtons au gré des envies: mer ou montagne !





C’EST L’ÉTÉ





 La chaleur est au rendez vous. Nous sortons pour la première fois depuis 6 mois les shorts et petites robes courtes. Nous retrouvons très rapidement les joies de l’été à travers les bivouacs et les campings. Ces derniers étant peu nombreux, les Chiliens envahissent les plages autorisées en élaborant des campements susceptibles de tenir deux mois d’été (comme en Espagne dans les années 1970!).






Une grande première pour nous: on se baigne dans l’océan pacifique. La température de l’eau est agréable mais les plages restent dangereuses par la violence des courants et des vagues, ce qui réjouit évidemment les surfeurs.







Centre d'Iquique
  Nous profitons pleinement des rares stations balnéaires installées le long de l’océan pacifique (Arica et Iquique). Elles ont un charme fou avec leur anciennes maisons coloniales colorées( constituées de bois et d’éléments ferreux), de trottoirs en bois, de grandes plages ressemblant, dans l’imaginaire, à celles du Brésil…Plus aucun doute nous sommes au Chili (plus en Bolivie!): les rues ne sont pas poussiéreuses, plus de respect des piétons par les autos, ambiance davantage normalisée et on entend les enfants Chiliens hurler pour obtenir une glace…





 Le moindre village se transforme, ici, en petit oasis, où l’on rencontre une verdure incroyable, de eau et une chaleur humaine (les chiliens sont très agréables et serviables en général).






 L’alimentation change radicalement. Nous ne mangeons plus de poulet/riz papas fritas mais du poissons fris et des coquillages crus ou cuits (paella). Le bonheur total surtout pour Vanessa et Mario! On retrouve également des empanadas mais …aux poulpes. Ce dernier point est un sujet de discorde avec nos amis argentins qui ne jurent que par les empanadas à la viande.






Les soirées sont enfin sans polaire (une autre première !).On abuse évidemment des apéros prolongés en admirant les couchers du soleil sur le désert. Les fruits poussent en abondance dans les oasis rencontrés, particulièrement à Pica connu pour ces oranges sans pépins: il y en a donc toute l’année !!!).







FAUNE EXCEPTIONNELLE !







En quête désespérée pour trouver la quatrième espèce des camélidés (lamas,vigognes,alpagas) en Bolivie, les guanacos nous accueillent à quelques mètres de la frontière, côté Chilien. Ils sont peu farouches et moins bougons que les lamas.








 Quel bonheur d’ouvrir la porte coulissante du camion ,tôt le matin lors d‘un bivouac, pour assister au vol rasant des pélicans au dessus de l’océan pacifique. Le spectacle dure un temps relativement suffisant pour prendre quatre ou cinq cafés …






 A Pisagua, petit port sur l’océan, une randonnette de 30 min nous amène à une colonie d’otaries et de lions de mer. Une nouvelle première pour nous ! Ils nous donnent à voir un ballet extraordinaire. Le moment est d’autant plus incroyable que nous sommes seuls à y assister et que ces animaux marins nous ignorent absolument.








Notre oiseau préféré: le minuscule colibri qui butine les fleurs des oasis.






On a réalisé une petite vidéo animalière. Pas facile à réaliser car ces petites bêtes bougent et notre caméra n'est pas adaptée pour les sujets en mouvement.On vous épargne la petite musique simpliste et la voix off paternaliste avec un débit de deux mots par minute des documentaires classiques sur les animaux.
http://www.youtube.com/watch?v=ooJzFwCAE6c





 LA CONQUETE DU NITRATE (Le SALPETRE)







 L’étendue désolée que nous traversons (entre Iquique et San Pedro de Atacama), a vu naitre en 1880 la folie de la conquête d’un minerai appelé nitrate (le salpêtre). Ses propriétés en firent l’engrais essentiel au développement de l’agriculture américaine et européenne durant un siècle. L’arrivée d’engrais chimiques signa sa perte en 1960. Evidemment , c’est toujours la même histoire, le peuple Chilien n’en profite pas.



 Les mines de nitrate appartenaient à de richissimes étrangers non scrupuleux sur les conditions de travail des ouvriers (chaleur, pas d’eau, insécurité…). De plus les ouvriers ne percevaient pas leur salaire en monnaie mais en « fiches » qu’il fallait dépenser à la boutique locale ‘la pulperia’ (appartenant aux propriétaires des mines) où les prix étaient bien plus élevés qu’ailleurs. Ledit salaire était savamment calculé pour être insuffisant. Une révolte osa naître à Iquique en 1907: 3600 ouvriers furent réunis dans l’école Santa Maria par le gouvernement de l’époque en promettant d’étudier leurs revendications.
Ils furent tous massacrés par l’armée. Une blague circule au Chili qui mentionne que la seule différence entre cette épopée sanglante et celle du régime de Pinochet (dictateur Chilien de 1973 à 1989) est que l’on ne massacre plus dans les écoles mais dans les stades. De cette triste période du nitrate, il reste deux lieux complètement surréalistes que nous avons visités.



PISAGUA: petit port, encore habité, où restent encore quelques vestiges de la grande époque comme le théâtre en tôle rose. Les quelques fantômes errant dans les rues désertes, ramassent les algues pour les vendre à des prix misérables. Ambiance de mal-être total…







 A deux kilomètres du village, en bord de mer, l’émotion grandit quand on arrive dans un vieux cimetière qui n’est plus visité que par le vent…Quelques croix sans nom d’ouvriers de salpêtre défient encore l’océan.






 Ce lieu reste malheureusement connu pour un autre évènement : on a retrouvé une fosse commune où furent retrouvées de nombreuses victimes de Pinochet. On a cherché désespérément une plaque commémorative émouvante citant les paroles de Pablo Neruda (poète chilien): « les pas peuvent fouler ce lieu durant mille ans, il n’effaceront pas le sang de ceux qui y tombèrent ». Elle a du être arrachée par le vent…Heureusement de jeunes communistes Chiliens (c’est signé !) ont eu la bonne idée de réaliser sur le mur du port de Pisagua une gigantesque fresque pour ne jamais oublier.

 HUMBERSTONE: Ville de mineurs du salpêtre, en plein désert est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Elle n’est plus habitée mais se visite. Le site sort tout droit d’un film de Sergio Léone. A chaque coin de rue balayé par le vent, on a l’impression que Clint , Lee Van Cleef ou Richard Windmark vont sortir d’un baraquement pour nous défier en duel. Le lieu est réellement magique car très bien conservé. On y est resté trois heures fascinés et s’inventant des histoires de cowboys avec les enfants.






SAN PEDRO Y ALREDEDOR




Le village de San Pedro est un lieu hautement touristique, car c’est un point de rencontre entre trois pays (le Chili,la Bolivie et l’Argentine)

On rencontre pour la première fois trois familles francophones camping caristes. On apprécient leurs compagnies.

On retrouve l’altiplano et ses paysages merveilleux :





 Les cathédrales de roches travaillées par le vent émergent du désert.












Des étendues de lac salé au pied de volcan.






On retrouve aussi le salar et ses mirages ….






 « C’est trop facile de porter les gars ! »

Nina









 « J’en ai plein le dos que papa prenne des bains de sel »

Mario










 « Pas facile d’être zen avec un pou dans la tête »

Vanessa










Rampe de lancement pour atteindre plus vite les plus hauts sommets d'Amérique du sud.

Eric




San Pedro est un terrain de jeu formidable.On a évité le surf sur les dunes. On opte pour des loisirs plus simples.



On se baigne dans un lac très salé (laguna Céjar). Les sensations sont incroyables.On ne peut pas nager, on se contente donc de flotter. A signaler que pour obtenir la position ci-contre, la haute teneur en sel ne suffit pas, il faut aussi avoir des abdos...








Pour rincer son corps cristallin, rien de mieux qu’un nouveau bain dans les eaux douces de ‘los ojos’ (yeux) : deux lacs parfaitement circulaires en plein milieu du désert à 10 km de la première lagune.







Après toutes ses émotions, on installe un bivouac au pied du Licamcabur (volcan culminant à 5917 m). Le sud Lipez et le salar d’Uyuni de Bolivie sont juste derrière. Souvenirs, souvenirs…









 Autrement l’école continue…



A dans trois semaines pour Chile Norte 2...

6 commentaires:

  1. Yamamoto Kaderapé, pilote moto du Paris-Dakar26 janv. 2011, 11:21:00

    Suis complètement perdu.
    Ai suivi un camion que j'ai pris pour un concurrent francis.
    Me suis retrouvé sur une plage au milieu des otaries avec un pélican sur la tête.
    En plus, ne savais pas que les Africains parlaient pas espagnol.

    Yamamoto joelo Kaderapé

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  2. Formidable votre reportage.
    Je vous invite a venir rejoindre notre equipe pour la saison 2011-2012 de Thalassa.

    Thalassa, le magazine de la mer (joelle), tous les vendredis sur France 3

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  3. Incroyable...vous avez croisez Dieu qui flottait sur l'eau ?!

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  4. On n'en voit pas tous les jours des lamas, des otaries et des lions de mers.
    Tu es au zoo Mario ?

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  5. ayant la possibilité de prendre un nouveau job pour 2012, je pensai ( c'est la 1er fois) qu'au vu de votre reportage photo et des exploits de votre famille vous pourriez me remplacer dans mon emmission.Mais pourriez vous vous raser car les ménagéres de 50 ans n'aiment pas trop les barbus à la télé ni au super U d'ailleurs.
    Merci pour votre réponse

    Nico (label ecotv)futur ex ou peut etre , enfin je sais pas candidat président pour la république de france

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  6. Les "bain de sel" d'Eric, c'est de l'art ou du cochon ? Ou du Chile con carne ?

    On prend toujours un grand bol d'air latino-américain à chacune de vos pérégrinations !

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